Les monuments funéraires Bélanger
Texte produit suite au Déjeuner-causerie du 10 mai 2017 par M Bruno Bélanger
Un monde bien peu connu qu’est celui du monument funéraire. Où sont-ils fabriqués et comment le sont-ils. Les monuments funéraires et leur fabrication, comme souvent, ne sont pas des sujets qui nous sont familiers car nous préférons souvent les ignorer et ne pas en parler. Plusieurs personnes ne tiennent pas à parler de ce sujet qui porte souvent à parler de la mort et ses malaises et ses souvenirs. Cependant lorsque Bruno Bélanger vient nous entretenir du sujet des monuments funéraires de l’entreprise Monuments Bélanger lors d’un déjeuner-causerie, le sujet devient des plus intéressants.
Toute l’histoire des Monuments Bélanger débute pour cette industrie lorsque M. Camille Gosselin, époux de Pierrette Provencher travaille à Stanhope dans la carrière de granit. M. Gosselin demeure et travaille à Stanhope et son travail dans la carrière de granit l’amène à penser à une industrie et un commerce où il pourrait fabriquer des monuments. Il travaille dans le granit et connaissant ce matériau devine bien comment il pourrait se servir de cette matière première pour la conception des monuments. Le 9 août 1960, il achète une parcelle de terrain de M. Léopold Desbiens, époux de Mme Odélide Bourassa, sur la route 147. Ce terrain est bordé au nord par le lot de M. Émile Favreau. Ce lot mesurant 250 X 150 pieds est situé sur la route 147 et devient donc la propriété de M. Gosselin qui compte partir à son compte. Ce terrain porte à ce moment le numéro 252 route 147 et qui est maintenant devenu le 590 route 147 Sud à Dixville.
M. Camille Gosselin commence donc son travail. Il taille et grave les monuments et en fait la vente. La taille et la gravure de monuments n’est pas une mince tâche. Chaque pièce de granit constituant un monument a un poids entre 700lbs et 800lbs. La gravure des monuments est un travail d’artisan.
Il faut dessiner les motifs et les lettres voulues avec délicatesse et précision sur une plaque de caoutchouc qui sera découpée habilement afin de la reproduire sur le granit du monument. Ce travail requiert de nombreuses heures afin de produire la couche de caoutchouc. Une fois cette étape réalisée, il faut reproduire ces motifs ou lettres en les découpant avec précision dans le caoutchouc et les reproduire par jet de sable dans le granit. Ce travail exige donc beaucoup de manipulation. Nous pouvons mentionner que maintenant le travail pour produire le modèle de motif et de lettres est effectué par un dessinateur qui produit l’élément sur un style de papier carbone qui à son tour est copié sur le caoutchouc qui subit ensuite les étapes prévues.
Toutut ce travail est donc un long travail nécessitant de la précision et sur une matière très rigide et d’un poids considérable. Auparavant le modèle était fabriqué cependant par le concepteur du monument.
Le travail de M. Gosselin nécessite un atelier, un local muni de différents éléments afin de pouvoir manipuler ces lourdes pièces de granit. Il construit donc une manufacture de 28 X 36 pieds avec l’aide de M. Jean-Baptiste Houle. Cette manufacture sera construite avec des rails de chemin de fer quand cela l’exige. Il aménagera l’intérieur avec 2 chambres communément appelés des chambres de ‘’Sandblast’’ pour le sablage au jet de sable. Il aménage aussi pour le transport des pièces un pont roulant fabriqué de poutres et de rails mesurant 30 pieds de long. L’ingéniosité et le travail étaient des qualités essentielles pour une telle réussite.
Le 23 février 1990, M. Gaétan St-Pierre achète la manufacture de M. Gosselin. Le 7 juillet 1993, M. Lucien Bélanger devient acquéreur et lui et M. St-Pierre y travailleront tous les deux pendant plus de vingt ans. Le 1er mai 2013, M. Bruno Bélanger devient acquéreur du commerce à son tour. Il continue ainsi l’œuvre de son père. Quelques modifications à la bâtisse seront effectuées. La toiture, le revêtement ainsi que les fenêtres seront remplacées vers les années 2015-2016. Le tout sera fait pour signaler un renouveau dans l’apparence et pour l’entretien que nécessite un bâtiment avec les années.
Une fois le travail en atelier terminé, il faut maintenant entreprendre le difficile travail qu’est la pose du monument au cimetière. N’oublions pas que le monument est très lourd et que son déplacement nécessite une force plus grande que celle produite par un humain. M. Belanger et M. St-Pierre procédaient avec des blocs en bois et soulevaient le monument en produisant l’effet de levier. Ils réussissaient ainsi à lever et descendre un monument par de petites hauteurs à la fois. M. Gosselin avait lui-même fabriqué un charriot sur pneu afin de transporter le monument dans le cimetière.
De ce chariot, il fallait descendre habilement la base du monument et y installer par la suite le monument lui-même. Ces opérations se réalisaient avec la force et la précision de deux hommes à la fois. M. Bruno Bélanger a, quant à lui, fait des recherches afin de se faire fabriquer un chariot muni d’un mat hydraulique. Un investissement rentable pour l’amélioration du travail à effectuer. Il peut donc à lui seul faire le transport et l’installation de monuments.
Nous vivons maintenant une transformation dans les coutumes exercées lors d’un décès. Les incinérations apportent différentes avenues pour la conservation des cendres. Des monuments ou plaques de petites tailles sont souvent installés afin de garder les cendres dans un lieu propice au recueillement. Il est important pour le respect et pour l’histoire de laisser des preuves tangibles du passage de la vie des gens.
L’entreprise Les monuments Bélanger a donc connu tout un cheminement qu’il est bon de se rappeler. Par cette histoire une fois de plus soulignons le travail des gens de chez-nous à travers les ans.
Texte produit suite au Déjeuner-causerie du 10 mai 2017 par M Bruno Bélanger