L’homme derrière le chemin Ménard
Connaissez-vous le chemin Ménard à Barnston? Son nom vient de la famille Ménard qui y a vécu pendant plus de cent ans. Voici l’histoire de Pierre Ménard, celui qui a amené cette famille dans la région. Pierre Ménard est né à Fairfax au Vermont le 13 juillet 1829. Il passa sa jeunesse aux États-–Unis avant de venir s’établir à Contrecoeur au début des années 1850. Il y épouse Marcelline Blanchette en 1856.
Le couple aura sept enfants.Joseph, Zoé, Perpétue,Élizabeth, Angélina, Catherine et Pierre-Louis.
La famille déménage à Saint-Jean- Baptiste de Rouville en 1865 puis à Saint-Antoine-sur-Richelieu en 1867. Pierre Ménard s’établit finalement dans le canton de Compton à l’été 1872. Il y achète la terre de Josephus Rugg qui est situé dans l’actuel chemin Grenier pour la somme de 2500.00$. En plus du travail à la ferme, Pierre Ménard aime bien faire des affaires. Il achète entre autres, la ferme d’un dénommé Calvin Drown à Barford pour la balance de ses paiements. Il revend cette même terre quatre ans plus tard avec un profit. Il se garde aussi du temps pour sa passion, les chevaux. Il les élève et participe même à des courses à Coaticook Driving Park. La vie va bon train jusqu’au décès de son épouse. Elle meurt en novembre 1877 malgré les bons soins du Dr. Thomas Larue de Compton. Devenu veuf,il vend sa terre à Hippolite Beaudin et songe à aller s’établir au Manitoba. Mais il rencontre Christine Pelletier, veuve d’Alfred Fontaine. Le couple se marie et s’installe sur la terre de Christine dans le canton de Clifton. C’est à cet endroit que Rodolphe Ménard vient au monde en décembre 1881. Le jeune Rodolphe sera plus tard à la tête de l’équipe de baseball de Barnston. Pierre Ménard décide d’acheter la boulangerie de Georges Rivard en novembre1882. Ce commerce était situé à Coaticook sur la rue St-Jean-Baptiste non loin de la rue Chartier. Pour financer son achat, Pierre a besoin de liquidité. Dix personnes lui doivent une somme combinée de 460.77$. Il ne peut attendre le paiement de tous ces gens. Il transfert ces promesses de paiement à James Mullins, un fermier de Barford, pour la somme de 414.70&. Mullins va réaliser un profit et Ménard dispose de la mise de fond nécessaire à l’achat de la boulangerie. Ce commerce n’est pas un grand succès. Sa gérance lui amène beaucoup de tracas financiers et le couple perd un enfant en bas âge. La boulangerie est finalement vendue le 3 avril 1886à Nazaire Girardin. À 56 ans Pierre Ménard sort de l’aventure san argent mais il doit nourrir sa famille. Même sans argent il achète une terre dans le troisième rang de Barnston à un certain Pierre Goulet, alias Peter Gooley, le 21 avril 1886. Il contracte une hypothèque auprès d’un fermier de Compton nommé RalphT. Spalding. C’est sur cette terre que la famille Ménard va pratiquer l’agriculture sur quatre générations. C’est bien d’acheter une terre mais faut-il en assurer l’exploitation. Pierre Ménard a besoin d’argent et il doit emprunter à des particuliers comme Cassius N. Remick qui est maitre de poste et possède un magasin général à Barnston. En 18888 c’est l’impasse financière. Pierre Ménard ne peut s’endetter davantage. Il décide donc d’aller travailler aux États-Unis afin de rembourser ses dettes. Il vend les effets de la famille, excepté la terre, le 3 novembre par l’entremise de l’encanteur Edwin Howe d’Hatley. La famille se retrouve donc à Holyoke où Pierre travaille dans une usine de laine (la Connor Brothers). Il revient sur sa terre en 1897 pour y vivre jusqu'à sa mort le 1 mars 1913.