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Le Courant

Automne 2009 | 11

Les salles de danse

Laurette Labbé Dupont, Jean-Maurice Dumoulin

Les salles de danse ont marqué l'histoire de la plupart d'entre nous. Elles sont à l'origine de plusieurs mariages, même que certains couples y retournèrent cinquante ans plus tard y célébrer leurs noces d'or. C'était un lieu de rencontre pour des showers, mariages, jubilés, rendez-vous de clubs sociaux et par extension servaient de salle de bingo. Durant les périodes électorales, la température de celles-ci montait à des degrés alarmants, réchauffée par des orateurs convaincus. La plupart des salles étaient spacieuses et confortables avec leurs bancs et chaises longeant les quatre murs. Dans les années 50-60, le prix d'entrée était de 1.00$ pour la danse du samedi soir. Comme celles-ci représentaient un lieu privilégié de rencontre, chacun devait donc se vêtir en conséquence. Lors de ces soirées, les jeunes filles portaient des robes à crinoline, sorte de jupon à cerceaux dont le but était de gonfler la robe en cloche. Les souliers à talons hauts terminaient la toilette. Les gars chics se prenant pour des princes charmants, portaient fièrement leur habit double breasted, chemise blanche avec boutons de manchettes et cravate. Les gars moins nantis portaient le pantalon aux bas de jambes rétrécis, sneaks et bas blancs. Au son de la musique qui était de première importance, on dansait des quadrilles, grandes valses, two steps, cha-cha, polkas, slows, et Paul Jones. Cette dernière danse permettait à tous de danser, qu'on soit ou non avantagé par la nature. On dansait en rond en se tenant par la main et quand la musique s'arrêtait, le gars devait danser avec la fille devant lui. Malheureusement ce n'était pas toujours celle qu'il avait espérée. Les filles les plus fussy, ne voulant pas risquer d'être obligées de danser avec un garçon qui ne leur plaisait pas, se trouvaient des excuses en allant aux toilettes, et en profitaient pour se refaire une beauté, fond de teint et rouge à lèvres aidant. Pendant la soirée, les gars se tenaient debout en reluquant les filles assises autour de la salle. Quand une danse était à leur goût, ils partaient demander la fille choisie. Parfois, ils essuyaient un refus qui bien souvent, à leur grand soulagement, passait inaperçu. L'alcool provoquait de traditionnelles batailles chez cette jeunesse enflammée, mettant une fin orageuse à des triangles amoureux. Le Don Juan aventureux lui, voyait son compte réglé dans le stationnement, quelques fois dans une effusion de sang. Il arrivait régulièrement que de jeunes américains mesuraient leurs poings avec les petits québécois. En passant aux frontières après la soirée, les douaniers se voyaient dans l'obligation d'exiger une preuve d'identité mais on les laissait passer sans avoir pu calculer le taux d'alcool ingurgité. Il n'y avait pas de chauffeur désigné comme maintenant et ayant peine à se tenir debout, se croyant assez lucides, prenaient le volant et à la prochaine! Revenons maintenant à nos salles de danse.


Salle Archambault / L'Épervier
Située au 80 rue St-Jacques Sud, M. Paul D'Avignon raconte qu'au milieu des années 1940, il existait à cet endroit une usine de portes et châssis administrée par M. Gonthier, mais malheureusement il fit faillite et ce fut vendu au Colonel Roberge qui préparait du bois de mesure. Il avait acheté une grosse machine pour travailler le bois servant à la construction des silos. Cette machine n'aurait jamais bien fonctionne et il dut la vendre. Lors de la réfection du plancher de danse par M. Normand Gosselin, il a découvert un tunnel ainsi qu'un shaft (arbre d'entraînement) métallique. Le 31 juillet 1942, M. Jean-Yves Martineau, garagiste, vendit la dite salle à M. Anatole Guérin. M. J.M. Dassylva nous raconte que M.Guérin (père de Fat) avait aménagé dans la pente derrière la salle, un entrepôt où il gardait la glace qu'il vendait aux épiceries et aux restaurants (extrait du Registre foncier). M. Denonville Archambault acheta la bâtisse de la Caisse Populaire le 13 juin 1955. Pour chauffer la salle lors des danses du samedi soir, il y avait une truie ou box stove que le propriétaire venait alimenter dans la soirée. La salle était louée à ma mère, Clara Labbé, pour des noces et banquets d'anniversaires. En 1962, M. Normand Gosselin et Thérèse Bélanger deviennent les nouveaux propriétaires. Un an plus tard, le 17 janvier 1963, la salle Archambault devient la Salle L'Épervier. Ils obtinrent leur permis de boisson suite à la destruction de l'Hôtel Maurice par le feu en 1969. On y dansait les samedis et dimanches soirs. En 1979, on rajoute un bar et en 1989, on procède à l'agrandissement de la cuisine. Le bar devient le rendez-vous des sportifs et de ceux qui règlent le sort du monde. Deux autres propriétaires ont acheté puis revendu la salle. En août 2008, M. Clément Lavoie achète la bâtisse et est toujours l'actuel propriétaire. Remarquez que cette salle existe depuis 54 ans.

Salle Bellevue
Celle salle était située au 77 rang 9 et a été construite par M. Paul Guérin à la fin des années 1950. Aujourd'hui à cet endroit, on retrouve «Entreposage Coaticook ». L'Orchestre Ti-Blanc Richard y a joué et Michèle Richard a chanté dans cette salle à ses tout débuts alors qu'elle n'avait que 10 ans. En plus des danses, on y présentait des combats de boxe le dimanche après-midi. Elle devint la propriété de Renaud Variasse en 1961.

« Club Bonsoir » et Reine des Érables
Cette salle était située sur la route 147 entre Coaticook et Compton. En 1963, la première salle portant le nom de Club Bonsoir, appartenait à M. René Grenier et son épouse Auréa et pouvait recevoir 250 personnes. Elle servait surtout pour des repas de cabane à sucre. On y célébra le premier shower en 1964. Quelques années plus tard ils ont fait un agrandissement pour une capacité de 300 personnes, et lui donnèrent comme nom «La Reine des Érables». La salle était louée 65.00$ pour les showers. Les locataires engageaient eux-mêmes leur orchestreet vendaient leurs billets qui rapportaient parfois jusqu'à 1000,00$, un beau cadeau pour les futurs mariés. En 1964, année du centenaire de Coaticook, les organisateurs réalisèrent une noce à l'ancienne, avec Mme Françoise Gaudet-Smet comme invitée d'honneur. Les orchestres Mongeau, Trio Laliberté, Lévis Bouliane, Marcel Martel, la famille Bégin et Ti¬Blanc Richard étaient des habitués de cet endroit.

Salle «Burrough's Falls»
Depuis ses débuts en 1955-1956, cette grande salle qui existe encore aujourd'hui, se trouve au carrefour des routes 141 et 143. On retient de cette salle spacieuse, la grosse boule suspendue au plafond et décorée de petits morceaux de miroir et qui, par un jeu de lumières multicolores, projetait sur les murs leurs reflets flamboyants. L'orchestre de Tom Wheeler et celle de Dick Curtis attiraient une clientèle bilingue.

Salle «Le Frisson»
Est-ce que cette salle vous rappelle des souvenirs ? Elle appartenait à la Salvation Army et était située sur la rue Main Ouest, entre le garage Chagnon et le Bar Ailleurs, derrière le magasin occupé autrefois par le magasin Thrift, le club Aramis, et Vrac Nature. Aujourd'hui les Chrétiens y célèbrent leurs services religieux. Plusieurs noces ont eu lieu à cet endroit.

Salle «La Grange à Cutting»

D'après mes recherches, celle-ci était située sur la route 141 ( chemin de Barnston), entre les numéros civiques actuels 624 et 678. Après la construction de la grange, la « batterie » servait de plancher de danse. M. Martial Gosselin a fait de la musique à cet endroit, le même qu'un certain M. Sullivan, ainsi que d'autres orchestres. Aux danses, les gars se rendaient au magasin Péloquin (était situé coin St-Jean-Baptiste et Chartier où est le Club Aramis aujourd'hui) pour acheter des grosses bières (en poche) et les revendaient. Cependant après une année seulement, tout ce beau monde dut laisser la place à un troupeau Holstein acquis par son propriétaire M. Cutting.

Salle Guérin

La salle Guérin était située au 56 de la route 147 (chemin de Dixville), et Paul Guérin (Fat) comme on l'appelait en était le propriétaire. Ce dernier demeurait juste en arrière de celle-ci. Cette salle fut remplacée par la Cie ASCO, Entreposage Commercial et actuellement par Cuisine Élégance. L'Orchestre de Martial Gosselin et ses musiciens y était souvent en demande. Mlle Suzanne Caron était la chanteuse attitrée de l'orchestre. M. Guérin avait les jeunes à l'œil et ces derniers n'avaient qu'à bien se tenir, car Fat avait le bras long et fort. Dans ces années, on ne servait de l'alcool qu'aux personnes âgées d'au moins 21 ans. Le feu a détruit cet endroit.

Salle Maurice

L'hôtel Maurice était situé sur la rue Main en face du bureau de poste actuel. M. Adrien Maurice est arrivé à Coaticook en 1927. Il acheta l'hôtel « Coaticook House », qui en 1944 prit le nom officiel de « Hôtel Maurice ». La salle fut rasée par le feu le 16 février 1969. On raconte que dans les années 1959 à 1967. Roland Viau, cuisinier de l'hôtel, préparait les repas qu'il transportait à la grande salle Maurice située juste derrière celle-ci, dont des vestiges sont encore visibles derrière le Centre d'Action Bénévole au 23 rue Cutting. Une autre salle qu'on appelait « La petite salle Maurice » se trouvait au sous-sol et pouvait accueillir 70 personnes. C'est aussi dans la petite salle que MM. Adrien Maurice et Lionel Fecteau (Ti-Gars) et d'autres amis se rencontraient pour peindre des tableaux. Quelques œuvres de ces peintres contribuèrent à la décoration de l'hôtel.

Salle à «Médée»

Cette salle était située au 45 de la rue Ste-Anne Est, et servait autrefois de porcherie. Le propriétaire était M. Conrad Therrien. Conrad a mis des mois de travail à aménager la salle de danse. Au fait, savez-vous d'où vient le nom Salle à Médée? L'origine de son appellation vient du fait que M. Therrien, lors de la construction de la salle, invitait ses amis à lui venir en aide en leur disant V'nez m'aider! De là vint l'homonyme Médée, qui devint sa marque de commerce.

L'ouverture eut lieu en 1970 et M. Therrien en fut le propriétaire jusqu'en 1978. Cette année-là, Fleurette et André Binette en firent l'acquisition jusqu'en 1989. Plusieurs orchestres se sont impliqués dans cette aventure : la famille Bégin, les Sons d'Or, les Oiseaux Bleus. Ça brassait dans la cabane. Le slogan était connu partout en région : «À la Salle à Médée, c'est vite passé! »

Salle « Nick Barn Dance»

Cette grange à toit français était située sur la route 147 (route 22 à l'époque), près de la route 143 (la route 5 autrefois), et a appartenu dans les années 1940 à M. Nicolas Dean. Après l'inondation de 1943, M. Dean prit la décision de ne plus garder de vaches et transforma l'étage de la grange en salle de danse. Le dimanche matin, les enfants Beaulieu de la ferme voisine ramassaient les bouteilles vides un peu partout sur le terrain. En 1960, M. Ti-Blanc Richard (Adalbert), acheta de M. Dean une partie du terrain ainsi que la salle de danse, qui passa au feu entre les années 1970-75. Elle ne fut pas reconstruite.

Salle «La Paloma»

Cette salle était située sur la route 147 près du club de golf Milby sur le chemin Bowers. Au milieu des années 50, elle était surtout fréquentée par une clientèle anglaise et plus tard, par une de francophones. M. Jean Gastonguay et son épouse Monique en furent les premiers propriétaires. L'orchestre de Gérald Hazelton ainsi que celle de Sam Hopper furent les premières à jouer dans cette salle.

Salle Pariseau

Cette salle était située au 247 rue Main Ouest. On ne retrouve des références sur cette salle qu'à partir de 1944-45. L'entrée de la salle Pariseau était située sur la rue Gilmour et pouvait accommoder de 75 à 100 personnes. M. Edmond Pariseau en était le propriétaire. Plus tard les « ODD Fellows » y tiennent leurs réunions. M. Norbert Gosselin et son épouse ont fait de la musique dans cette salle. Plus tard, leurs enfants se sont joints à eux : Martial au violon, Raymonde au piano, Robert à la guitare, et un peu plus tard, Cécile au piano, accompagnés de Messieurs Henri Fréchette et Normand Robidas. M. Gilles Descôteaux s'est aussi associé au groupe. C'était vraiment une affaire de famille. Mentionnons aussi que les orchestres Ti-Blanc Richard et Lévis Bouliane y sont venus faire danser les gens. L'orchestre Labbé composé de Marielle, Gisèle, Wilfrid, Ronald et de mon père Wilbrod comme « caller » ont également joué dans cette salle. Le prix pour la location d'un orchestre était alors de 20,00$.

Salle «Paroissiale de Coaticook Nord»

Était située sur la rue Michaud, voisin du numéro 302. Cette bâtisse qui existait vers les années 1920 avait été donnée et transférée à cet endroit par M. Cooney, gérant de la Penman's à l'époque, pour servir de salle paroissiale, salle de réception lors de noces, showers, et des repas de paroisse. On pouvait aussi louer la salle pour des fêtes de famille. La salle existe toujours mais non pour des fins récréatives et est privée. Une autre salle de danse a existé à Coaticook Nord aux environs de 1910. Elle était située en haut du dépanneur Cameron, au coin de la rue Child et de la rue St-Marc. Elle était au 3e étage de l'édifice. Cet étage a été démoli depuis. Messieurs Dollard Moussette et Albert Marcoux ont joué de la musique à cet endroit.

Pavillon Bleu
Cette salle était située au 78, route 147, à une centaine de pieds plus au sud que la salle Guérin et a été construite en 1963 par M. Télesphore Lavoie. Renée Martel y a chanté et l'orchestre les Oiseaux Bleus ainsi que l'orchestre de Martial Gosselin, composé de Alain, Cécile, Claude Dubé et Gilles Descôteaux, ont souvent fait les frais de la musique. Il ne faut pas oublier les combats de boxe qui ont fait fureur à cette époque.

Salle «La Source»
« La source »est située au 1150 de la route 141 Ouest, tout près de l'endroit où les fermiers s'arrêtaient pour faire boire leurs chevaux à cette célèbre source d'eau fraîche, d'où vient son nom. La salle fut construite par M. Léo Brodeur en 1977. M Brodeur avait acheté le terrain de M. Frank Thibault. Ce dernier l'avait acheté de M. Marcel Favreau. La cantine qui s'y trouvait passa au feu. Des groupes connus comme le Groupe Corbeau, Marjo, Châtelaine, Nanette Workman, Paolo Noël, des hypnotiseurs et beaucoup d'autres artistes s'y produisirent. La salle et le restaurant fonctionnent encore aujourd'hui.

Salle de Way's Mills

C'est à cette salle que l'orcheste Labbé a fait ses débuts.

Le Courant

Le Courant est publié par la Société une fois par année. Membres de la société, historiens professionnels et amateurs partagent avec les lecteurs le fruit de leurs recherches. Les textes sont disponibles en français et en anglais. La publication de cette revue est rendue possible grâce au soutien de commanditaires locaux que nous remercions avec toute notre gratitude.


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