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Le Courant

Automne 2011 | 13

Le retour à la maison

Le retour à la maison Mon frère et moi allions à l’école anglophone à Compton, qui se situait à 3 milles de notre maison. L’école terminait à 15 h 45 et le retour nous prenait environ une heure à pieds, sans compter toutes les distractions rencontrées en chemin. Nous nous arrêtions chaque jour au bureau de poste pour prendre le courrier de John Boudreau qui nous payait 0.10$ par semaine, c’était notre premier emploi rémunéré. John s’était entendu avec la maitre de poste, Mlle Lora St-Laurent, pour que nous puissions ramasser son courrier et lui donner en passant par son atelier de forgeron en revenant de l’école dans l’après-midi. Mlle St-Laurent était une madame imposante avec un air sérieux et nous passions le moins de temps possible en sa compagnie. Plus tard, nous apprendrons qu’elle n’était pas aussi méchante qu’elle en avait l’air. Comme le dit le proverbe : « Chien qui aboie ne mord pas. » Nous aimions nous arrêter à l’atelier de M. Boudreau parce qu’il y avait toujours quelque chose d’intéressant à voir. J’adorais voir la forge flamber, particulièrement lorsque John utilisait des bellours pour augmenter la flamme qui devenait un bleu vif. Je crois qu’il utilisait du charbon pour chauffer sa forge. Parfois nous avions la chance de l’observer ferrer un cheval, j’aimais le voir enfoncer les clous dans les sabots du cheval. En hiver, je grimpais sur les bancs de neige, qui mesuraient presque 6 pieds de haut, parfois plus, pour voir si je pouvais toucher au fils de téléphone. À cette époque, il y avait jusqu'à 12 fils sur les bras de chaque poteau et ceux-ci étaient beaucoup moins hauts que les poteaux d’aujourd’hui. Si nous croisions un chasse-neige, nous traversions toujours de l’autre coté. Souvent, nous embarquions avec quelqu’un, parfois directement du village, parfois à mi-chemin. Au printemps et à l’automne c’était souvent M. Vaillancourt, qui travaillait pour le gouvernement, qui nous embarquait. À l’époque, notre chemin était désignée une route gouvernementale et M. Vaillancourt l’empruntait pour transporter le gravier de la carrière jusqu’au pied de Libbey Hill. Nous adorions embarquer dans son camion qui était alors considéré comme un gros camion (3 tonnes). Il avait toujours un travailleur avec lui pour l’aider à charger puisque le chargement se faisait à la main. M. Vaillancourt était un homme souriant et puisque parlions le français, il nous demandait régulièrement ce que nous avions appris à l'école ou ce que nous allions faire une fois rendus à la maison. Notre route était en terre, au printemps, lors du dégel, nous marchions sur les soulèvements du sol, essentiellement de la boue qui remontait de sous le gravier. Je me souviens d'un après-midi, lorsque j’enfonçais mes pieds dans la boue, ma botte est restée prise. J'ai finalement réussit à sortir mon pied de ma botte et, après peine et misère, je suis parvenu à libérer ma botte. (Non, sans salir mon bas et mon pied!). Parfois, M. Marcellous Lane, qui habitait au pied d’Ives Hill, nous embarquait. M. Lane ne possédait pas de voiture, mais il se rendait à Compton une fois par semaine dans un chariot double; en hiver, il utilisait un traineau double. Il transportait toujours plusieurs sacs de grains et nous nous asseyions sur ces sacs. M. Lane était un cousin éloigné de mon père, du coté de la famille Libbey, et il profitait du moment pour prendre des nouvelles de la famille. Aujourd'hui, j’ai l’impression que ces souvenirs de ma jeunesse se sont passés il y a très, très longtemps, mais en écrivant ces lignes, ils semblent tous me revenir, comme si je les avais vécus hier. J'ai oublié de mentionner que mon père nous amenait à l'école tous les matins dans sa Whippet 1929. Russel Nichols Post-scriptum Par ailleurs, le vendredi après-midi, nous embarquions souvent avec M. Veer Andrews de Coaticook qui se rendait au marché de Sherbrooke avec ses produits du jardin et de la ferme. Aussi, M. Roland Parizeau de Coaticook, qui entretenait les chemins en hiver, nous embarquait souvent dans son chasse-neige quand il nous restait loin à marcher.

Le Courant

Le Courant est publié par la Société une fois par année. Membres de la société, historiens professionnels et amateurs partagent avec les lecteurs le fruit de leurs recherches. Les textes sont disponibles en français et en anglais. La publication de cette revue est rendue possible grâce au soutien de commanditaires locaux que nous remercions avec toute notre gratitude.


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